La communication est un art très délicat. Entre nos mots, nos gestes et les non-dits qui s’installent parfois volontairement ou non, tout fait sens et en une fraction de secondes, toute une relation peut basculer. On passe alors du rire aux larmes, voire de l’admiration au mépris. C’est pourquoi, beaucoup d’entre nous ressentent une appréhension toute particulière à l’idée de s’exprimer pleinement par peur de braquer l’autre. Que ce soit dans un cadre intime, familial, amical ou même professionnel, exprimer ce que l’on ressent n’est pas chose aisée. Cette crainte peut même devenir obsessionnelle, limitant notre capacité à partager nos propres pensées, nos émotions et nos besoins. Pourtant, des petites voix intérieures ne cessent de nous crier ce qui est le mieux “pour nous”. Mais alors, pourquoi nous ne les écoutons plus ?  

D'où vient la peur de braquer "l'autre" ?

La peur de braquer l’autre s’explique souvent par l’anxiété que l’on ressent face à la réaction attendu (ou inattendu) de notre interlocuteur. On a peur d’être incompris, de décevoir, d’être jugé, mal vu, de faire de la peine ou même d’être rejeté. Pourtant, on dit souvent que communiquer ses émotions et ses besoins, c’est communiquer de manière ouverte et honnête. Et, savez-vous quels sont les échanges qui permettent de construire des relations saines ? “Les communications ouvertes et honnêtes”, surprenant n’est-ce pas ? Eh bien non, car en effet, ignorer ses propres besoins et ses opinions par peur de déplaire peut entraîner de la part de l’émetteur d’un message une frustration personnelle et, à terme, causer un éloignement émotionnel.  

Il n’est pas rare d’entendre des “Il / Elle ne me comprend pas”, mais avez-vous simplement tenté de dire qui vous étiez et ce que vous ressentiez ? N’oubliez jamais que dire “oui” aux autres, c’est vous dire “non” à vous-même, surtout quand votre envie n’y est pas.     

Comment m'exprimer pleinement sans braquer "l'autre" ?

"J'arrête d'avoir peur et j'accepte mes propres émotions"

La première étape pour surmonter la peur de braquer l’autre est d’accepter, et de comprendre, ses propres émotions. Ainsi, en apprenant à vous connaître, et à accepter qui vous êtes et ce que vous ressentez, l’autre aura plus de facilité à faire de même envers vous. Pour exemple, vous pourrez voir dans votre vie quotidienne qu’un même discours n’a jamais le même impact suivant la manière dont il est prononcé. Vous saviez que la communication verbale, c’est-à-dire “les mots employés” ne comptent que pour 7% du message qui est délivré à votre interlocuteur ? L’essentiel, pour bien communiquer, est de soigner votre communication non verbale (vos gestes, votre comportement, qui traduisent souvent votre intention) et votre communication para-verbale (c’est-à-dire la manière dont vous prononcez vos phrases, l’intonation employée et le temps que vous accordez à dire chaque mot). Ainsi, prenez confiance en vous lorsque vous vous exprimez, vous verrez que votre parole sera non seulement acceptée, mais aussi, que vos interlocuteurs commenceront à vous respecter davantage.     

"Je m'exprime et j'utilise les principes de la communication non violente"

La communication non violente est une approche qui favorise l’empathie et la compréhension mutuelle. L’objectif de cette approche est d’apprendre à exprimer vos sentiments, vos besoins et vos demandes de manière claire, sans vous montrer accusatoire, tout en apprenant à écouter les sentiments et les besoins de l’autre simultanément. L’écoute active et l’empathie sont la clé pour initier un dialogue constructif, réduisant ainsi la probabilité de braquer l’autre. Si vous voulez que l’autre vous comprenne, il vous faut en échange le comprendre à votre tour. De plus, pratiquer l’écoute active permet de réduire les chances de malentendus qui sont sources de conflits.

"Je m'accepte et je me montre telle que je suis, vulnérable"

La vulnérabilité est une force souvent sous-estimée. En effet, toute personne possède ses propres émotions et il est tout à fait normal et acceptable de se montrer vulnérable face à des situations du quotidien qui nous tourmentent. D’ailleurs, c’est en cela, en partie, que chaque personne est unique. Nous avons tous nos propres niveaux de tolérance face aux situations nouvelles qui entravent notre chemin. Toutefois, en montrant votre vulnérabilité, vous encouragez l’autre à faire de même, favorisant ainsi un échange mutuel ouvert et honnête.  

Conclusion

Surmonter la peur de braquer l’autre demande du temps et de la pratique. Cependant, les bénéfices de s’exprimer de manière authentique et de construire des relations basées sur la compréhension mutuelle valent largement l’effort. En cultivant votre confiance en vous, votre compréhension de vos propres émotions et en adoptant des techniques de communication constructive, vous pouvez libérez votre voix et construire des relations plus enrichissantes, ce qui sera bénéfique pour vous dans divers aspects de votre vie, mais surtout d’un point de vue relationnel.  

Dernier petit rappel : Quoi que vous décidiez de faire, qui que vous décidiez d’être, il y aura toujours quelqu’un pour vous critiquer, alors soyez vous-même ! Les autres sont déjà pris.  

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