Elle court, elle court, la rumeur… quel que soit le milieu, familial, conjugal, professionnel, études…
La rumeur a souvent un but précis, c’est de faire mal, d’anéantir voire de détruire. La rumeur n’est que très rarement positive. Elle est basée la plupart du temps sur des « on-dits » sans valeurs factuelles et uniquement subjectives. Elles naissent du cerveau de personnes souvent mal attentionnées, ou des mauvaises interprétations qui ont été faites lors d’échanges. Beaucoup (trop) d’oreilles prêtent attention à la rumeur. Cela nourrit les personnes qui les font circuler et surtout cela alimente des conversations qui n’auraient jamais dû l’être.
L’objectif est donc d’endiguer la rumeur…
Pour éviter de tomber sur des rumeurs et des vérités faussement vraies basées sans fondement, il y a une technique imparable pour les filtrer. Socrate, philosophe grecque du Vème siècle avant J.C., est le premier philosophe « moralisateur » et a été le maître de Platon. Sa pensée a été plus forte que ces écrits car il n’en a laissé aucun ;) Et lui, les rumeurs, il n’en avait que faire…et pour cela il utilisait 3 étapes pour savoir ce qu’on lui disait était quelque chose de bon pour lui ou pas. En fait, il ne voulait pas s’encombrer de futilité fausse, de pure invention juste pour engager des échanges…
Socrate, lors d’une de ses promenades sur l’agora, une personne s’approcha de lui. Il lui adressa ainsi la parole* :
« – Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ?
– Un instant dit Socrate. Avant que tu ne m’en dises plus, j’aimerais te faire passer le test des trois passoires.
– Les trois passoires ?!
– Mais oui, reprit Socrate. C’est ma façon à moi d’analyser ce que j’ai à dire et ce qu’on me dit. Tu vas comprendre… La première passoire est celle de la vérité. As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?
– Non. J’en ai simplement entendu parler…
– Très bien. Tu ne sais donc pas si c’est la vérité.
– (…)
– Alors passons à la deuxième passoire : ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?
– Ah non ! Au contraire.
– Donc, continua Socrate, tu veux me raconter
de mauvaises choses sur lui et tu n’es pas certain qu’elles soient vraies.
– Euh…
– Pour finir, et c’est ma troisième passoire, est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ?
– Utile, non, pas vraiment.
– Alors, conclut Socrate, si ce que tu as à me raconter n’est ni vrai, ni bien, ni utile, à quoi bon m’en parler ? »